De nos jours l’homme a la phobie de tout ce qui est« autoritaire, imposé », ceci peut se comprendre par le besoin d’être soi-même. L’homme s’est forgé un idéal de liberté « personnelle » qui, malheureusement, se manifeste bien souvent par le désir d’être libre d’imposer ses « lubies » au lieu d’imposer sa « volonté ».
En quoi la lubie se distingue-t-elle de la volonté ? La lubie est spontanée, c’est un désir dépourvu de liens structurels avec la personnalité et les buts de l’homme, sauf chez lez enfants en bas âge, pour qui les envies capricieuses sont un schéma de comportement normal.
De nos jours, tout désir - même le plus fugace ou irrationnel demande à être réalisé. L’ignorer ou le différer se ressent comme une entorse à la liberté individuelle. On ne ménage plus aucun espace entre une idée qui traverse l’esprit et sa réalisation et on éprouve bien souvent le besoin de traduire en action ce qui a été lointainement perçu comme un désir. Ces impulsions capricieuses proviennent d’une lubie.
« Pourquoi pas ? » Cette velléité de réponse, quand on demande à quelqu’un s’il veut faire telle ou telle chose, peut dans bien des cas être attribuée à une lubie et est un critère permettant de la reconnaître. Les gens qui ne répliquent pas « pourquoi ? », mais « pourquoi pas ? » à telle question, n’entreprennent pas une chose parce qu’ils ont de bonnes raisons de la faire, mais parce qu’ils n’ont pas de raison de ne pas la faire. Ils n’agissent pas en manifestant une volonté, mais ils sont mûs par des lubies. La lubie dénote une profonde passivité intérieure, mêlée au désir d’échapper à l’ennui.
La volonté repose sur l’activité, le caprice ou la lubie sur la passivité.
D’après Erich Fromm ( L’art d’être)
En conclusion : N’agissons plus comme des enfants mais devenons des adultes.
Creation date :01/03/2009 @ 11:13Last update :23/03/2009 @ 17:50